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Interview

«Il manque toujours ce Graal: la volonté politique»

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publié le 16 février 2004 à 23h04

Où en est la réduction de la pauvreté à travers le monde? Le Britannique Mark Malloch Brown, administrateur du Pnud (Programme des Nations unies pour le développement), dresse un bilan, à l'occasion de plusieurs rencontres sur le sujet qui se sont tenus, à Paris, ce week-end.

Le développement est-il voué à l'échec ?

Il y a deux tendances qui s'entremêlent. L'une, amorcée il y a trente ans, est aux progrès drastiques. Elle est illustrée par l'Asie, où l'analphabétisme a baissé de 50 % et l'espérance de vie augmenté de huit ans. L'autre, c'est le nombre croissant de pays qui, derrière le maquis de ces chiffres, ont vu leur développement reculer, surtout cette dernière décennie. Près de 54 pays sont aujourd'hui plus pauvres qu'ils ne l'étaient dans les années 90 : en Asie centrale, dans la région indienne de l'Amérique latine, dans des pays insulaires et, bien sûr, en Afrique. Ils ont en commun le non-accès au marché global. Ils sont une concentration d'échecs, de pièges à pauvreté, de cercles vicieux et de désavantages compétitifs.

La mondialisation aurait-elle vertébré un développement à deux vitesses ?

A trois vitesses. Il y a le premier monde, les pays riches qui ont pu consolider leur haut niveau de prospérité. Mais, à l'intérieur du monde en développement, on assiste à une cassure entre les pays intermédiaires et les pays dits moins avancés. Ceux-là voient leur indice de développement humain reculer comme jamais. Si les progrès continuent à ce rythme, les objectifs de dévelop