Johannesburg de notre correspondante
«Je suis fatigué de jouer au chat et à la souris.» Zachie Achmat, président de TAC, association qui lutte pour l'accès aux traitements antisida en Afrique du Sud, exprimait sa frustration après les propos tenus la semaine dernière par la ministre de la Santé, Manto Tshabalala-Msimang. En novembre, celle-ci avait enfin annoncé le lancement d'un plan de distribution d'antirétroviraux (ARV) pour tous les malades, au sein du secteur public. «53 sites de distribution seront ouverts avant fin 2004», avait précisé son ministère. Mais la ministre a semblé faire marche arrière la semaine dernière, en déclarant que les centres de distribution seraient ouverts un an après le lancement du programme. «Nous n'avons pas dit que, fin novembre 2004, le programme serait opérationnel», a-t-elle précisé, contredisant son propre ministère. La ministre a également réitéré ses déclarations sur l'importance de certains aliments dans la lutte contre le virus : «L'ail est critique pour la nutrition. Une cuillère d'huile d'olive, le citron, vous le lavez, vous gardez la peau. La betterave est aussi très importante dans la stimulation du système immunitaire.» Une manière de tempérer l'importance des ARV alors que ces médicaments ne sont toujours pas disponibles en grande quantité dans un pays qui compte près de 5 millions de séropositifs.
Le président Thabo Mbeki a également déclenché la colère des activistes en disant qu'il n'y avait pas de statistiques fiables sur l