Match nul. Dans le litige qui opposait Philippe de Villiers et la firme chimique allemande BayerCropScience France, productrice de l'insecticide Gaucho, celui que les apiculteurs ont rebaptisé «serial killer», et que le député de Vendée incrimine dans un livre paru jeudi, le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris a tranché hier. Il a ordonné la publication dans les quinze jours, dans un quotidien, des protestations du chimiste. Le livre du député, Quand les abeilles meurent, les jours de l'homme sont comptés, porte atteinte à la présomption d'innocence dont bénéficie Bayer, estime le juge. En revanche, le chimiste n'a pas obtenu l'insertion d'un encart dans les livres non encore distribués par l'éditeur, Albin Michel, car celui-ci n'était pas assigné.
Surmortalité. Bayer CropScience France est mis en cause dans deux instructions judiciaires : l'une à Paris devant le pôle de santé publique qui enquête sur les éventuels effets néfastes du Gaucho, et l'autre à Saint-Gaudens (Haute-Garonne) dans l'enquête pour «mise en vente de produits toxiques pour la santé de l'homme et de l'animal» déclenchée après le constat d'une surmortalité d'abeilles dans le Sud-Ouest en 2002.
Le pamphlet du député relate huit ans de lutte des apiculteurs pour faire interdire deux insecticides : le Gaucho et son concurrent, le RégentTS, produit par l'allemand BASF. Deux pesticides, annoncés comme plus respectueux de l'environnement puisqu'ils ne se vaporisent pas sur les cultures. Pourta