«Parlementaires de tous les pays, unissez-vous ! Et faites pression sur vos gouvernements pour qu'ils bougent !» Ce quasi-mot d'ordre lancé par la Banque mondiale (BM) fait école. Près de 200 députés et sénateurs, venus de 80 pays, se sont retrouvés dimanche et lundi à Paris, au Sénat. Nouvelle opération de relations publiques de l'institution en quête de légitimité ? Peut-être. Tentative de chercher à s'émanciper de la tutelle de ces administrateurs (les pays riches) en s'appuyant sur les élus, après avoir tissé des liens avec les ONG et la société civile ? Assurément. «Une petite révolution, en tout cas : un contre-pouvoir parlementaire émerge, destiné à bosser sur la responsabilité de la Banque mondiale et des Etats», assure le Néerlandais Bert Koenders, directeur du réseau des parlementaires.
«Il y avait un vide démocratique, ajoute Evelyn Herfkens, coordinatrice des objectifs du millénaire à l'ONU et promotrice du réseau parlementaire. Le paradoxe, c'est que les institutions internationales censées représenter la gouvernance mondiale sont gérées exclusivement par les Etats-nations, sans droit de regard des parlementaires.» Il y a quatre ans à peine, les élus se réunissaient en marge des réunions officielles de la BM et du Fonds monétaire international (FMI). Aujourd'hui, le réseau d'élus revendique son indépendance, via un financement de 1 million d'euros venu des gouvernements finlandais et néerlandais. Et ne ménage pas son droit de regard. Au Sud, «on met notre nez dan