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Libération
Interview

Grippe aviaire : la menace d'une épidémie majeure s'éloigne.

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publié le 20 février 2004 à 23h15

A Genève,

Depuis le début de l'épidémie de grippe aviaire en Asie, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a soufflé le chaud et le froid. Début janvier, elle affirmait qu'il y avait un risque théorique pour qu'elle provoque la mort de millions d'êtres humains. Mais, depuis quelques jours, l'optimisme prévaut et la crainte d'une épidémie majeure se dissipe. Isabelle Nuttall, médecin à la division des maladies transmissibles de l'organisation, revient sur ce changement de discours.

Pourquoi l'OMS était-elle aussi alarmiste ?

Notre système d'alerte nous a signalé en décembre que les foyers d'infection de la grippe du poulet se propageaient très rapidement en Asie. Puis, début janvier, nous constatons pour la première fois que la barrière animale a été franchie. Des analyses génétiques révèlent en effet que des enfants sont morts de la grippe aviaire. Nous craignons alors que le patrimoine génétique du virus de la grippe aviaire se combine avec celui de la grippe humaine et se transmette. Nous n'avions pas de vaccins, de médicaments et nous enregistrions une multiplication des foyers d'infection de volatiles. C'est dans ce contexte que l'OMS, début janvier, a affirmé un risque théorique que la grippe aviaire puisse déclencher une effroyable pandémie chez l'homme.

Pourquoi le discours a-t-il changé ?

Quelques semaines plus tard, nous constatons qu'en dépit de la hausse du nombre de foyers d'infection de volatiles et les contacts fréquents entre les poulets et les hommes, la grippe