Ne dites plus «neige artificielle» mais «neige de culture». Le dictionnaire des exploitants de domaines skiables s’est enrichi de tournures plus «vertes», histoire de faire oublier l’impact grandissant de leur industrie sur l’environnement. Ainsi, le recours massif à l’enneigement artificiel des pistes suscite des interrogations. La saison dernière, selon le Service d’étude et d’aménagement touristique de la montagne (SEATM), 3 630 hectares ont été enneigés artificiellement dans 182 stations, en prélevant 12 millions de mètres cubes d’eau, l’équivalent de la consommation annuelle d’une ville de 200 000 habitants...
Quel est l'impact de cette pratique sur le milieu naturel ? Il y a d'abord l'effet sur les paysages, avec les alignements de canons à neige, et la création de lacs artificiels pour retenir l'eau nécessaire. Impact qui s'ajoute à ceux des remontées mécaniques et du «remodelage» des pistes. Ensuite le bruit : 60 décibels environ par canon. Pas de quoi effaroucher une faune vaccinée par le bruit des remontées, des engins de damage et des déclenchements d'avalanche à l'explosif. Autre inquiétude: l'utilisation plus ou moins généralisée d'additifs dans l'eau pulvérisée, qui favorisent la formation des cristaux de glace à des températures légèrement négatives. Leurs effets sur les espèces végétales sont mal connus, mais une étude scientifique franco-italienne attendue en avril devrait écarter les scénarios alarmistes. Côté italien, les chercheurs travaillent sur des fond