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Libération

L'Egypte refuse de partager son Nil aux trésors

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publié le 28 février 2004 à 23h30

Le Caire de notre correspondante

Quand ils parlent du Nil, les Egyptiens l'appellent «la veine de la vie». La métaphore est loin d'être usurpée. Car, sans les eaux du Nil, l'Egypte n'est rien d'autre qu'un immense désert : seuls 4 % de son territoire sont habitables et cultivables, 4 % qui se concentrent presque uniquement sur les rives du cours d'eau. Rien d'étonnant, dans ces conditions, à ce que l'attachement des Egyptiens au fleuve nourricier soit viscéral. Grande bénéficiaire des vieux accords de partage des eaux du Nil, qui fournit au pays 95 % de ses ressources hydrauliques, l'Egypte se raidit dès qu'un autre pays riverain ose évoquer une répartition plus équitable. Depuis qu'il a appris que le sujet sera au menu du sommet de l'Union africaine, aujourd'hui et demain, à Syrte (Libye), Le Caire a donc déclenché un nouveau tir de barrage.

Depuis vendredi, les présidents des plus importants pays du continent africain (Algérie, Nigeria, Sénégal, Afrique du Sud, Egypte...) assistent en effet en Libye à une réunion extraordinaire qui vise à résoudre deux questions clés : l'eau et la défense commune (lire aussi page 10). Le partage de l'eau est un problème crucial sur un continent dont beaucoup de régions n'arrivent pas à obtenir des récoltes suffisantes pour l'alimentation des populations.

«Il faut agir rapidement pour tuer dans l'oeuf toute initiative tendant à réduire la part de l'Egypte», martèle le quotidien gouvernemental Al-Goumhouriya. Brandissant l'argument de l'«intang