Lahore (Pakistan), envoyée spéciale.
Dans une échoppe de Lahore, ville de l'est du Pakistan, Jawad (1), confiseur de son état, vend des Bounty au prix imbattable de 5 roupies (0,07 euro). Une véritable affaire : en supermarché, ils coûtent trois fois plus cher. Sauf que, dans le bel emballage bleu et blanc, en lieu et place de la célèbre barre chocolatée à la noix de coco se trouve une petite plaque marronnasse à base de résidus de sucre de canne et autres ingrédients bon marché.
«Goûtez cela, c'est une friandise que les femmes aiment beaucoup», assure Jawad en dépliant un paquet de «bonbons à la tequila», au nom de la marque française Pernod. En ouvrant l'emballage, point de tequila, mais des boulettes de dattes écrasées, peu engageantes. Tout aussi singuliers, ces sachets de cacahuètes Menguy's qui renferment de banals pop-corns.
Un peu plus loin, dans le quartier de Lohari Gate, c'est devant la boutique d'Abdullah que tout s'élucide. Empilés dans le magasin, d'innombrables rouleaux d'emballages alimentaires intacts, au nom de marques allemandes, néerlandaises, belges, françaises et britanniques, attendent le client.
Juteux. Ces emballages sont des originaux, produits en Europe pour des marques européennes. Comment sont-ils arrivés ici ? «Ce sont des emballages qui ont été mis au rebut par les marques parce qu'ils ont un défaut, explique Abdullah. L'entreprise qui les fabrique doit donc s'en débarrasser. Elle paie d'autres sociétés pour les prendre en charge. C'est à eux que j