Les entreprises ne se contentent pas toutes de surfer sur la vague économiquement correcte du développement durable. Certaines tentent de mettre du contenu, d'avancer des initiatives concrètes derrière la seule stratégie de communication. Et s'efforcent de pousser leurs fournisseurs des pays du Sud à combattre les formes les plus criantes de violation des droits économiques et sociaux : travail des enfants, travail forcé, liberté syndicale bafouée, discrimination, temps de travail, sécurité, hygiène, etc. C'est, en tout cas, le message qu'ont tenu à faire passer, hier, une quinzaine de marques de la grande distribution française, à l'occasion du bilan annuel de l'Initiative clause sociale de la FCD (Fédération du commerce et de la distribution). «Une initiative unique au monde, 15 grandes marques, comme Carrefour, Auchan, Monoprix, Leclerc, Casino, les Galeries Lafayette..., qui veulent enclencher un changement de comportement», pavoise la FCD.
Lancée en 1998, cette action a permis la réalisation de 1 062 audits sociaux dans 27 pays en développement. Au total, ces enquêtes concernent «entre 10 % et 25 % du nombre de fournisseurs directs et près de 50 % des volumes achetés en approvisionnement direct», assure la FCD, et sont réalisées par des cabinets indépendants à la demande d'une entreprise. Le fournisseur est prévenu à l'avance de la visite sur le terrain d'une équipe de contrôle, qui vérifie 122 points précis (de l'hygiène au travail forcé). Ces audits (420 en Chine, 219