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Libération

De l'or noir blanc comme neige

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publié le 5 mars 2004 à 23h35

Tbilissi, envoyée spéciale.

Parmi les collines jaunes, désertiques, du sud-est de la Géorgie, on dirait un collier de longues perles noires : les quelque 150 000 tuyaux d'acier de l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan ont déjà été livrés, mis en place, parfois même soudés, et attendent d'être enfouis. Commencés en avril 2003, les travaux de ce chantier stratégique, qui permettra d'exporter le pétrole de l'Azerbaïdjan sans passer par la Russie (lire ci-dessous), devraient être achevés en octobre. Malgré les menaces qui pèsent sur ce projet ultrasensible : colères de la Russie, protestations des écologistes et, dernièrement encore, grèves des ouvriers. «Nous sommes à peu près dans les temps», assure Bruno Dechamisso, responsable local de la firme française Spie Capag, qui construit le tronçon géorgien pour le compte du consortium mené par British Petroleum (BP). Se sachant particulièrement observé sur ce chantier, BP a imposé des règles de sécurité et de protection de l'environnement particulièrement draconiennes, qui semblent parfois un peu saugrenues vu le contexte de délabrement environnant. Cet après-midi, sur le chantier de la station de pompage numéro 1, au sud de Tbilissi, le chef britannique de la sécurité se promène comme un petit shérif, houspillant les ouvriers qui ne peuvent réprimer une certaine nonchalance. «Hep ! toi, tes lunettes de protection», «Et lui, il n'a même pas de casque, qu'est-ce qu'il fait là ! ?», « Et ces papiers par terre ! Organisez un ramassage !»

«Mod