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Libération

Le commerce équitable en conflit avec le gouvernement

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publié le 12 mars 2004 à 23h43

Le décalage entre les engagements du gouvernement et ses actes les a lassés. Les principaux acteurs du commerce équitable en France, l'ONG Max Havelaar, la fédération Artisans du monde et la Plateforme du commerce équitable ont quitté, en février, la table des discussions avec l'Agence française de normalisation (Afnor). «Nous ne pouvons continuer à débattre des règles du commerce équitable avec les pouvoirs publics, alors que le gouvernement nous met le couteau sous la gorge», expliquent les associations. Elles ont interrompu ainsi le travail d'élaboration mené depuis décembre 2003 pour élaborer une norme «commerce équitable». Un outil censé aider le consommateur à faire le tri parmi tous ceux qui, aujourd'hui, se réclament de ce secteur sans toujours en respecter les exigences : assurer une juste rémunération du travail des producteurs du Sud et faire évoluer les règles du commerce international.

Les associations de commerce équitable dépendent largement des pouvoirs publics pour leur financement. Elles rappellent que l'Etat a mis en place, en 2001, un Fonds de solidarité prioritaire (FSP) pour soutenir leur développement. Les fonds devaient être débloqués en septembre 2002. En août 2002, le ministère des Affaires étrangères avait annoncé cette initiative au sommet de la Terre à Johannesburg. «En juin 2003, c'est le ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie qui a annoncé le déblocage des fonds pour septembre 2003», précise Laurent Levard d'Artisans du monde. Ma