Le monde doit désormais être sur le pied de guerre pour affronter la pandémie qui le menace si le virus de la grippe du poulet venait à «s'humaniser». C'est le message radical que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) va tenter de faire passer aux gouvernements durant une réunion de trois jours qui commence aujourd'hui à Genève, et alors que certains pays victimes de l'épizootie de grippe du poulet affirment contrôler la situation.
Vingt-deux personnes, quinze au Vietnam et sept en Thaïlande, sont décédées de l'épidémie de grippe aviaire, qui a touché l'Asie, mais également le Canada et les Etats-Unis, sans faire de victimes cette fois (lire ci-dessous). L'OMS, qui avait sous-estimé il y a une vingtaine d'années la pandémie du sida, veut prendre toutes les précautions possibles face à une nouvelle maladie qui peut potentiellement faire des millions de victimes. Objectif avoué de cette réunion rassemblant une centaine d'experts d'une quarantaine de pays : bousculer certains gouvernements qui tardent à se mobiliser. «Le partage de l'information entre la communauté internationale et le Vietnam n'a pas été satisfaisant du tout depuis un mois», protestait la semaine dernière Anton Rychener, porte-parole de l'OMS au Vietnam. Certains pays, comme la Thaïlande, sont accusés d'avoir privilégié leurs intérêts économiques avant les impératifs de santé publique. Klaus Stohr, chef du programme d'action mondiale contre la grippe à l'OMS, est le maître d'oeuvre de cette réunion qui s'ou