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Environnement à l'école : un développement passable

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Education. Dès la rentrée 2004, lycéens et collégiens devraient être sensibilisés à ce domaine. Modestement.
publié le 18 mars 2004 à 23h48

Doit-on se réjouir ou s'affliger ? En décembre dernier, Luc Ferry, ministre de l'Education nationale, et Tokia Saïfi, secrétaire d'Etat au Développement durable, annonçaient la généralisation, dès la rentrée scolaire 2004, d'une «éducation à l'environnement vers un développement durable». Projet louable : 71 % des Français estiment que l'éducation est une priorité pour lutter contre la dégradation de l'environnement (1). Mais on reste pantois devant la «modestie» de l'objectif actuel : 60 heures du primaire au baccalauréat, dont vingt en collège et dix en lycée. Soit quatre heures par an dans une vie scolaire !... «Cette démarche peut apparaître réductrice, concède Michel Ricard, professeur d'écologie et de biologie des populations à l'université Bordeaux 3, chargé de mission du Premier ministre pour ce dossier. Mais elle répond à un souci de réalisme. Il s'agit d'une démarche incitative, de jeter les bases. Car aujourd'hui il n'y a aucune garantie qu'un élève bénéficiera, au cours de sa scolarité, d'une éducation à l'environnement.»

Un constat fondé sur le rapport de deux inspecteurs généraux de l'Education nationale (2), qui dresse l'état des lieux de la prise en compte de l'environnement à l'école depuis trente ans. Gérard Bonhoure et Michel Hagnerelle y constatent que, «l'Education nationale n'ayant pas occupé le terrain, il en résulte une absence de cohérence» et que «la situation est globalement en stagnation, sinon en recul, par rapport à celle du milieu des années 90»