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Libération

Des milliards déversés sans efficacité

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Une agence des Nations unies a réuni des témoignages critiques sur l'aide apportée aux pays en développement.
publié le 19 mars 2004 à 23h50

Des dollars jetés à l'eau et de l'eau propre qui manque cruellement dans les pays en développement. Pourquoi, malgré les milliards investis depuis trente ans, les résultats sont-ils si maigres ? 1,1 milliard de personnes n'a toujours pas accès à l'eau potable et 2,4 milliards vivent sans toilettes ni égouts. Ce qui provoque la mort de 2,2 millions de personnes par an. «Ce n'est pas uniquement une question de moyens, les échecs sont dus à la manière dont les opérations ont été menées, et dont les populations locales n'ont pas été associées : on livre des solutions toutes faites à des habitants qui ne participent pas au processus et ne se l'approprient pas», explique Myriam Sidibe, experte en assainissement à Dakar.

Marché. En marge de la Journée mondiale de l'eau du 22 mars, un rapport original, intitulé A l'écoute (1), donne la parole à quarante Indiens, Colombiens, Ougandais, Sud-Africains... évoquant leur expérience sur le terrain. Leur regard est sans concession pour les autorités locales et les donateurs. L'aide s'est concentrée sur de grandes infrastructures au détriment des initiatives locales. Et, jusqu'ici, on a surtout compté le nombre de robinets et de toilettes installés sans se soucier de leur utilisation. Or, des latrines ni entretenues ni nettoyées finissent par être délaissées.

Jean Bosco Bazie, de l'ONG Eau vive au Niger, raconte comment un canton regroupant 100 villages s'est retrouvé avec quatre systèmes de pompage différents. «Nous avions une pompe d'origine