L'Union européenne a déclaré la guerre au plomb, dans l'eau comme dans l'atmosphère. Chronologiquement, cela a d'abord commencé par des mesures tendant à améliorer la qualité de l'air : exit les anciens carburants, vive l'essence sans plomb, adoptée sans difficulté par les automobilistes. D'autant que le carburant vert est moins cher. Pour l'eau c'est une tout autre affaire. Les Européens qui habitent dans des immeubles datant d'avant 1948 devront ouvrir leur portefeuille et consentir un effort financier notable. Car, dans ces bâtiments, les conduites d'eau sont généralement en plomb. A Paris par exemple, 72 600 édifices d'habitation sont concernés sur un parc total de près de 90 000 immeubles. Dans ces bâtiments anciens, pour se mettre en conformité avec les normes européennes, les copropriétaires devront se résoudre à des travaux conséquents : il leur faudra changer les tuyaux plombés et les remplacer par des conduites en cuivre, en PVC, ou en acier galvanisé. Selon la configuration des lieux, l'opération peut s'avérer assez coûteuse notamment si les tubes sont encastrés dans les murs. Des copropriétés ont déjà fait effectuer des devis. Les coûts par appartement sont extrêmement variables, mais se situent souvent dans une fourchette allant de 1 000 à 2 000 euros. Le secteur du BTP est ravi. Si tous les immeubles de l'Hexagone se résolvaient à effectuer les travaux, l'ardoise serait de l'ordre de 19,5 milliards d'euros : de quoi assurer un bel avenir aux plombiers.

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