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Libération

En France, les éoliennes ne décollent pas.

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publié le 23 mars 2004 à 23h53

L'électricité française a du mal à prendre le sens du vent pour passer au vert. Elle risque donc bien de ne pas atteindre les objectifs fixés par la directive européenne de septembre 2001, qui veut que la part des énergies renouvelables dans la consommation brute d'électricité atteigne 21 % contre 15,6 % aujourd'hui (1). A première vue proche du but, la France peine en réalité à dépasser ce pourcentage.

La majeure partie de l'électricité verte française provient de l'hydraulique. Un secteur saturé et menacé par les variations climatiques et la loi sur l'eau de 1992, qui a imposé une forte augmentation des réserves dans les barrages, et donc une baisse de la production. «Il n'est plus possible d'installer de nouvelles grosses centrales. En revanche, on pourrait ajouter encore 2 000 mégawatts (MW) de petite hydraulique ­ autant que celle qui est déjà installée», explique Frédéric Tuillé, chargé d'études économiques à EurObserv'Er, un organisme qui dresse des statistiques sur l'énergie en Europe. Mais cela sera insuffisant pour combler la perte de production des grands barrages. «De plus, notre consommation d'électricité augmente. Il n'y a pas de réelle maîtrise de l'énergie», poursuit Frédéric Tuillé.

Virage. Parmi les sources d'énergie «verte», le biogaz, le bois et le photovoltaïque sont quasiment inexistants en France alors que les autres pays européens se préparent activement à prendre le virage. La production d'électricité à partir de la chaleur du sous-sol, la géothermie,