Difficile d'avoir des données fiables et précises sur le sujet mais on peut affirmer sans peine que ce drame fait chaque année des milliers de victimes. Avec l'aggravation de la misère, l'explosion du sida et la multiplication des conflits armés, la traite des enfants en Afrique de l'Ouest devient un trafic presque banal. Pour tenter de mettre en place des outils législatifs et des plans d'action plus efficaces, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) vient de tenir une réunion de deux jours à Bamako, capitale du Mali. C'est en effet le pays dont les enfants sont le plus souvent victimes d'exploitation. Beaucoup sont entraînés de force au Sénégal pour mendier dans les rues. Au programme de cette rencontre montée avec le gouvernement malien, le trafic de main-d'oeuvre, mais aussi l'exploitation des enfants à des fins sexuelles, la mendicité et l'utilisation des enfants dans des réseaux de vente de stupéfiants ainsi que dans les conflits armés.
«La traite des enfants, ce n'est pas seulement une affaire de violences. Souvent, les trafiquants persuadent des parents vivant dans une grande pauvreté de leur confier leurs enfants afin de garantir à ceux-ci une scolarité de haut niveau et une formation professionnelle. Alors qu'il s'agit purement et simplement de les exploiter», nous a expliqué, de Bamako, Armand Rousselot, le représentant régional de l'OIM. Les choses se font donc dans une sorte de quasi-légalité. Par ailleurs, en Afrique, on ne compte plus les orphel