Comment rendre moins opaques les rouages de l'or noir dans les pays en développement ? Dans la foulée d'un premier rapport de Global Witness sur l'Angola en 1999, une coalition d'ONG britanniques (Transparency International, Oxfam, Caford, Save the Children et l'Open Society Institute) lance, en juin 2002, une campagne intitulée «Publish what your pay» («Publiez ce que vous payez»). Idée : pousser les multinationales à rendre publiques les sommes versées aux Etats. British Petroleum, épinglé par le premier rapport de Global Witness, s'y essaie. Et révèle avoir versé 100 millions de dollars à l'Angola pour avoir accès à des gisements. Mais la compagnie pétrolière étatique angolaise (Sonangol) s'oppose à ce que BP en dise plus.
Pressé par les ONG, le Premier ministre britannique, Tony Blair, relaye l'idée à l'occasion du sommet de la Terre de Johannesburg, en septembre 2002. Et lance l'Extractive Industries Transparency Initiative (EITI), l'initiative de transparence sur les industries extractives... sur la base du volontariat. «Or, la seule façon d'avancer, c'est d'avoir une approche normative, donc légale et obligatoire, et qu'elle soit imposée par les régulateurs des marchés et les standards internationaux», estime Michel Roy, du Secours catholique, qui a rejoint la coalition «Publish what you pay» (190 ONG dans le monde).
Une conférence EITI a lieu à Londres en juin 2003. Les multinationales (Exxon, BP, Total, Shell, De Beers, Chevron) discutent avec des pays du Sud et des O