La Cogema ira devant la justice. Le leader mondial du cycle du combustible nucléaire a appris, hier, son renvoi devant le tribunal correctionnel pour «pollution de l'eau, abandon ou dépôt de déchets contenant des substances radioactives». La décision a été rendue par la chambre de l'instruction de Limoges.
Appel. «C'est une première en France», triomphe l'avocat Alexandre Faro, qui défendait la cause des associations Sources et rivières du Limousin et France nature environnement. Toutes deux avaient porté plainte en 1999 contre la Cogema, après une succession d'études montrant une pollution radioactive autour des mines d'uranium et des sites de traitement de l'industriel en Haute-Vienne, aujourd'hui fermés. Le juge Gérard Biardeau, chargé de l'instruction, avait délivré une ordonnance de renvoi de la Cogema en correctionnelle en août, mais le procureur de la République avait fait appel. «Comme chaque fois qu'une entreprise du nucléaire est mise en cause», tempête Alexandre Faro.
«La procédure continue. Si c'est vraiment la loi qui fait foi, nous prouverons que nous l'avons toujours respectée», commente Yves Dufour, porte-parole du secteur minier de la Cogema. «Il faut remettre les choses à leur place, nous ne sommes pas en situation de crise sanitaire. Pas plus qu'autour du Rhône, qui charrie 100 tonnes d'uranium naturel chaque année ; il n'est question ici que de kilos au total», poursuit Yves Dufour, qui estime normal que, dans une région riche en minerai d'uranium, l'eau et