Les communautés indiennes d'Amérique du Nord ont de plus en plus de facilité à faire entendre leur voix. Et leurs revendications. Organisées, déterminées, elles peuvent désormais compter sur le soutien d'historiens et d'anthropologues qui n'hésitent plus à s'impliquer pour défendre dans les cours de justice le bien-fondé historique, géographique et culturel de leurs exigences. Cette semaine, la Cour suprême du Canada examine ainsi à Montréal deux dossiers que la Colombie-Britannique a perdu en appel face aux peuples autochtones.
Culture. Dans la première affaire, cette province canadienne, qui s'étend du Pacifique aux montagnes rocheuses, affronte les Indiens Haidas qui protestent contre l'exploitation forestière dans la région de Haida Gwaii, nom autochtone des îles de la Reine-Charlotte. Invoquant la place des arbres dans leur culture ancienne une place qui touche au sacré, à l'histoire et à la mémoire , les Haidas s'opposent au gouvernement provincial de Victoria, qui affirme que leurs droits ancestraux sur ces terres n'ont pas encore été établis en justice. Affirmation jugée non recevable en 2002 par la cour d'appel, pour qui le gouvernement aurait dû s'entendre avec les autochtones. La deuxième affaire concerne les Tlingits de la rivière Taku, qui s'opposent à l'approbation par Victoria de la réouverture d'une mine. La justice a là aussi conclu, rapporte l'AFP, que «l'Etat a un devoir de consultation dès que des droits ou titres ancestraux sur un territoire sont reven