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Libération

Le bromure de méthyle a la vie dure

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publié le 29 mars 2004 à 23h59

Les pays développés ont réussi à faire plier l'un des plus efficaces protocoles internationaux : celui de la protection de l'ozone. Le compromis, adopté vendredi à Montréal par les parties signataires de la convention éponyme, bat en brèche l'interdiction faite aux pays riches d'utiliser du bromure de méthyle après le 1er janvier 2005 (1). Un insecticide connu pour «perforer» la couche d'ozone stratosphérique, bouclier de protection contre les ultraviolets du soleil. Douze pays riches (Australie, Belgique, Canada, France, Grèce, Italie, Japon, Portugal, Espagne, Royaume-Uni et Etats-Unis) pourront poursuivre les épandages en 2005. Néanmoins, ils ont accepté de baisser leurs exigences : des 17 000 tonnes annuelles réclamées pour trois ans, leur quota a été défini, pour un an, à 13 438 tonnes ; plus de la moitié pour les Etats-Unis et un tiers pour l'Union européenne. Des négociations sur l'après-2005 sont prévues en novembre .

L'insecticide est surtout employé pour protéger la production de fraises, tomates et melons. Aux Etats-Unis, son usage s'est aussi généralisé depuis trois ans pour désinfecter les conteneurs de produits agricoles importés et les protéger d'une éventuelle menace terroriste par parasites. Avant l'annonce du compromis, Jean-Pierre Pommereau, directeur de recherche au CNRS, tempérait le recul attendu : «C'est vrai qu'une molécule de brome détruit 60 fois plus d'ozone que le chlore et qu'il faut contrôler son utilisation. Mais la situation est moins dramatiqu