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Libération

Déstockage sauvage en Colombie

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publié le 2 avril 2004 à 0h04

Bogota (Colombie), de notre correspondant.

A El Copey, village du nord de la Colombie, 250 tonnes de déchets chimiques attendent leur billet pour l'Europe dans un entrepôt à ciel ouvert. «Les fûts sont oxydés, les produits contaminent les sols et des habitants souffrent de maladies de peau», dénonce Hermes Caballero, directeur de cabinet de la mairie. Ses administrés attendent depuis cinq ans d'être débarrassés de ces pesticides périmés, déposés en douce par de grands agriculteurs après la faillite de leurs négoces. Personne n'avait fait attention, en 1997, à la noria de camions organisée par la Fédération des cultivateurs de coton devant des entrepôts abandonnés, à 200 mètres de la route qui mène à la côte caraïbe. «Ils ont déchargé leurs produits chimiques sans rien dire à personne, sans aucune autorisation administrative», se rappelle Caballero. Les années de prospérité du coton ­ la plante a occupé dans la région jusqu'à 100 000 hectares dans les années 80 ­ n'étaient plus alors qu'un souvenir : les cours internationaux se sont effondrés en même temps que les protections douanières, et les pesticides s'accumulaient en stocks encombrants.

Avanies. Pour les cultivateurs sur le déclin, la mise au rebut pirate semblait une issue logique. «Il y a toujours eu des entrepôts de déchets chimiques dans la région, et ceux d'El Copey sont bien stockés, estime Hernan Araujo, cultivateur reconverti dans l'élevage. Les écologistes cherchent juste à se faire de la publicité avec cette aff