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Libération

Les migrateurs en avance sur l'heure

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publié le 3 avril 2004 à 0h06

A défaut de faire le printemps, les hirondelles feront-elles l'hiver ? Dès la mi-février, elles sont arrivées très nombreuses dans le sud et l'ouest de la France. La grande douceur de ce mois a quelque peu changé les habitudes des oiseaux migrateurs, qui ont pris de l'avance. Il est néanmoins prématuré de conclure que le réchauffement climatique en est le seul responsable.

Inquiétude. Début février, des canards venus de Scandinavie et de Russie sont repartis vers le nord. Des espèces qui hivernent en Afrique subsaharienne sont revenues avec deux à trois semaines d'avance : des fauvettes, des bergeronnettes printanières, des milans noirs ont été observés dans le sud de la France. Même chose pour le martinet noir, qui en principe ne pointe pas le bout du bec avant le 15 avril.

Ces observations réalisées par la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux), qui compte 30 000 membres, inquiètent les responsables de l'association. Ils estiment que la moitié des espèces nicheuses, migratrices ou hivernantes de France pourraient être touchées en bien ou en mal par les changements climatiques. Ainsi, certains oiseaux peuvent arriver de façon décalée par rapport au pic d'émergence des insectes dont ils nourrissent les poussins. Et manquer de nourriture, ce qui accroît leur mortalité.

La ligue reconnaît qu'on ne peut tirer de conclusions définitives sur le rôle du réchauffement climatique, «mais il y a un faisceau de présomptions très fort, les oiseaux sont un très bon indicateur», souligne