Menu
Libération

Chasse aux chasseurs de bébés phoques

Article réservé aux abonnés
publié le 9 avril 2004 à 0h10

Montréal, de notre correspondante.

«La chasse commerciale des bébés phoques est de retour, elle est même plus importante qu'il y a vingt ans, lorsqu'elle a déclenché un tollé.» Ainsi commence l'article du New York Times, publié lundi à la une du quotidien américain et repris, depuis, par les médias du monde entier. Accompagné de photographies montrant des cadavres d'animaux sur la banquise ensanglantée du Canada atlantique, il a remis sur le devant de la scène les campagnes menées par les associations de défense des droits des animaux.

«C'est une grande victoire pour les phoques», a reconnu l'une des responsables du Fipa (Fonds international de protection des animaux) au Canada, se félicitant de l'impact de l'article. «Notre problème, c'est que les gens pensent que la chasse a pris fin en 1982, quand l'Europe a interdit l'importation des fourrures blanches des bébés phoques, explique Rebecca Aldworth. C'est vrai que l'industrie s'est alors effondrée, mais à partir de 1996, le Canada a aidé à développer de nouveaux marchés et a mis en place des primes pour les chasseurs de phoques. L'an dernier, il a instauré les plus gros quotas de chasse jamais établis.» Dans la foulée, au printemps 2003, de nouvelles publicités appelant au boycott du Canada ont été lancées et ont reçu l'appui de stars comme Paris Hilton, Leonardo DiCaprio ou Pierce Brosnan. La Fipa croit pouvoir susciter une large mobilisation comme dans les années 70, surtout auprès des consommateurs européens, premiers cli