New Delhi, de notre correspondant.
A en croire le gouvernement indien, des dizaines de milliers de personnes séropositives et atteintes du sida auront bientôt accès à un traitement antirétroviral gratuit, fourni par les autorités. Confronté à un drame sanitaire, New Delhi a engagé ces derniers mois des pourparlers avec plusieurs firmes pharmaceutiques locales afin d'obtenir des trithérapies à prix cassés. La moindre des choses, puisque les laboratoires indiens produisent pour l'export les médicaments génériques les moins chers du monde, sans que l'Inde, le deuxième pays le plus touché par la pandémie, n'ait pu jusqu'ici en bénéficier. Trois d'entre eux, Ranbaxy, Cipla et Matrix, ont encore fait chuter les tarifs mondiaux, en octobre, en s'engageant à fournir le traitement à la fondation Clinton pour le prix record de 0,38 dollar par an et par patient. Au nom de la solidarité nationale, New Delhi espère négocier encore moins cher, ce que les firmes devraient accepter en échange de concessions à l'export.
Signal. Dans l'attente d'un accord, le gouvernement a voulu envoyer un signal fort en introduisant le programme, à petite échelle et sur financement provisoire de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), à la date prévue du 1er avril. Les traitements sont distribués dans huit hôpitaux du pays, à New Delhi et dans les six Etats de l'Union «à forte prévalence». Le gouvernement, qui évoque un «engagement politique colossal», se dit en mesure de toucher 100 000 personnes dès la p