Johannesburg, de notre correspondante.
«J'ai reçu un coup de téléphone, on m'a dit que je pouvais venir chercher les médicaments, ils seraient gratuits.» Elizabeth, 46 ans, est une des premières à bénéficier des antirétroviraux offerts dans neuf provinces sud-africaines depuis le 1er avril. Ces provinces ont reçu 38 millions d'euros alloués par le ministère de la Santé dans le cadre d'un vaste plan national de lutte contre le sida, annoncé en novembre.
« Lorsque mon employeur a découvert que j'étais séropositive, il m'a dit qu'il ne pouvait pas me garder. Je suis allée à l'hôpital, et on m'a inscrite sur un programme nutritionnel. L'an dernier, le docteur a dit que je devais commencer un traitement, mais je ne pouvais pas payer. Jusqu'à ce coup de téléphone qui m'a redonné espoir», dit Elizabeth, souriante. Autour d'elle, beaucoup veulent savoir comment se procurer les médicaments. «Ce matin, deux jeunes filles m'ont demandé l'adresse de l'hôpital», note cette ancienne femme de ménage qui vit à Alexandra, une des banlieues les plus pauvres de Johannesburg, avec une pension d'invalidité de 700 rands par mois (89 euros), accordée par le gouvernement aux séropositifs dont le système immunitaire est très faible.
«Jusqu'à présent, nos patients avaient leur traitement pris en charge par un employeur, ou un parent. On a pu voir leurs progrès au jour le jour. D'où la frustration de devoir refuser les patients qui ne pouvaient pas payer», explique Sue Roberts, coordinatrice de la cliniq