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Libération

L'héroïne afghane se fixe en Asie et dans l'Est européen

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publié le 19 avril 2004 à 0h16

Les chiens aboient mais la caravane passe. Et cette caravane-là, bourrée d'opium et d'héroïne, fait de sérieux dégâts le long des routes menant de l'Afghanistan à l'Europe occidentale. Les aboiements, eux, ont redoublé au début du mois, à Berlin. Réunis pour apporter leur aide financière à Kaboul (Libération du 2 avril), 60 pays et organisations s'y sont également penchés sur la question de l'opium afghan. Résultats médiatiques à la clé, semble-t-il : cinq jours après la conférence, quatre laboratoires afghans servant à transformer l'opium en héroïne ont été détruits et 10 tonnes d'opium saisies.

Il faut dire qu'à ce jour, le bilan est des plus remarquables : depuis la chute des talibans, l'opium a fait un bond de 2 000 % en Afghanistan. 3 600 tonnes y ont été produites en 2003, soit 77 % de la production mondiale, générant la moitié du PIB afghan selon le FMI. L'Europe a beau se dire «très inquiète», l'ONU «très troublée», l'Amérique appeler à prendre des «mesures agressives» et le président Karzaï au «jihad général», rien n'y fait. Selon les derniers sondages de l'ONU, deux cultivateurs sur trois comptent accroître leur production d'opium.

Pendant ce temps, dans les cités européennes, débouché traditionnel de l'héroïne afghane, les politiques de réduction des risques liés à la toxicomanie ont porté leurs fruits. Dans quasi toute l'Union, la consommation d'héroïne recule ou stagne. Où passent alors les montagnes d'opium afghan ?

Boom. «Entre l'Afghanistan et l'Europe, les rout