Leur nom signifie «pays des médecins» ou «herboristes originaires de la terre sacrée de médecine». Les Kallawayas, Indiens des hauts plateaux andins en Bolivie, pratiquent une médecine ancestrale, essentiellement préventive, attachée à des rites et des cérémonies. Ils s'appuient sur une pharmacopée parmi les plus importantes du monde avec près de 980 espèces botaniques. Un savoir-faire unique, fondé sur des croyances, des mythes, une vision du monde, transmis oralement de génération en génération et inscrit, depuis novembre 2003, parmi les chefs-d'oeuvre du «patrimoine oral et immatériel» de l'humanité. Comme vingt-sept autres manifestations culturelles distinguées par l'Unesco : traditions orales des pygmées Aka de Centrafrique, dessins de sable du Vanuatu, chants de Sanaa au Yémen... Dix-neuf avaient déjà été recensées en 2001. L'Unesco, qui se bat depuis 1946 pour la protection des monuments et sites remarquables, a décidé d'alerter ainsi l'opinion publique et les gouvernements sur un autre patrimoine, méconnu, plutôt issu des pays du Sud, et menacé par la mondialisation.
Le patrimoine oral et immatériel, ce sont ces «manifestations culturelles, traditionnelles et populaires, émanant d'une communauté, fondées sur la tradition et qui ne sont pas transmises par l'écrit mais par la parole ou les gestes». Traditions, langues, musiques, danses, rituels, médecine et pharmacopée traditionnelles, arts de la table... constituent des facteurs vitaux de la diversité culturelle. Pour