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Libération

La neige artificielle n'est pas sur une si mauvaise pente

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publié le 23 avril 2004 à 0h19

Grenoble correspondance

La fabrication de la neige artificielle est complexe : il faut des températures d'environ - 4 °C pour que les canons à neige puissent fonctionner. C'est pour cela que, cet hiver, une trentaine de stations françaises ont eu discrètement recours à une bactérie, Pseudomonas syringæ. Mélangée à l'eau, une protéine tirée de cette bactérie permet de produire une neige facile à travailler dès - 2 °C. Cet additif baptisé Snowmax et commercialisé par York, leader mondial de l'enneigement artificiel, provoquait depuis des années l'inquiétude des défenseurs de l'environnement.

York a donc financé une étude sur trois ans pour établir les effets du Snowmax sur les espèces végétales. Les résultats des travaux du Cemagref de Grenoble et de l'université de Turin ont été rendus publics hier, lors du Salon de l'aménagement de la montagne, à Grenoble. Menées dans deux stations, en France et en Italie, les mesures effectuées sur des parcelles enneigées artificiellement, l'une avec apport de Snowmax, l'autre sans, ont permis d'établir «l'absence d'effet Snowmax sur un couvert végétal jeune», en l'occurrence les prairies replantées sur les pistes de ski tracées au bulldozer.

Cette étude a permis d'établir que la bactérie elle-même n'était pas présente dans le Snowmax ni dans la neige obtenue : seule sa protéine y est présente. Les analyses effectuées dans la station savoyarde de Valloire ont en revanche mis en évidence la présence de «germes d'origine fécale à la fois dans l'