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Libération
Interview

«Le dégel du permafrost peut entraîner de sérieux dégâts»

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publié le 24 avril 2004 à 0h21

Oleg Anisimov est géophysicien à l'Institut hydrologique de Saint-Pétersbourg (Russie). A l'occasion de la conférence de l'Association européenne de géophysique, qui se tient à Nice du 26 au 28 avril, il présente plusieurs travaux sur l'impact du réchauffement climatique dans les sols des régions nordiques.

Qu'appelle-t-on «permafrost» ?

C'est un sol gelé au moins deux années de suite, qu'il contienne de la glace ou pas. Le permafrost occupe le quart des terres émergées de la planète. En surface, la couche sous influence des saisons joue un rôle clé dans les mouvements des sols, l'emmagasinage de l'eau et l'hydrologie. C'est un régulateur de nombreux processus associés à l'accumulation et la décomposition de matière organique, l'émission et l'absorption de gaz carbonique et de méthane.

Le permafrost est-il en train de dégeler ?

Il y a des signes de réchauffement et de dégel dans de nombreux endroits (Libération du 1er décembre 2003). La température du permafrost s'est accrue de manière significative depuis 1950, dans les contrées les plus au nord. Il y a vingt ans, on a mesuré au nord de l'Alaska une hausse de deux à quatre degrés en un siècle. Depuis, elle a encore crû de trois degrés au même endroit, signe d'une accélération du processus. En Sibérie et dans les montagnes d'Europe, la hausse est inférieure à un degré. La profondeur de dégel saisonnier a augmenté en de nombreux endroits, mais pas partout.

Quelles sont les conséquences de ce dégel ?

Plus marqué aux hautes latitudes