En 2002, la pollution atmosphérique, notamment due à l'automobile, aurait entraîné 6 500 à 9 500 décès en France. L'étude rendue publique hier par l'Agence française de sécurité sanitaire environnementale lui impute 5 % des décès chez les plus de 30 ans, dans une fourchette haute, et 3 % dans une fourchette basse. La pollution de l'air engendrerait notamment 6 à 11 % des décès par cancer du poumon chez les plus de 30 ans.
Cette étude tombe à pic pour renforcer la motivation du collectif de médecins, scientifiques, associations de malades et ONG qui tient, aujourd'hui à Paris, un colloque sur le lien entre dégradation de l'environnement et cancers. Avec un objectif essentiel : alerter la société civile sur ce sujet encore tabou en France, ou étouffé par différents lobbies industriels. Une centaine de scientifiques, dont deux prix Nobel de médecine, François Jacob et Jean Dausset, ont d'ailleurs déjà signé une pétition qui sera rendue publique aujourd'hui. Une sorte de plan Marshall de l'environnement qui appelle à sept mesures d'urgence. «Ce texte sera soumis aux citoyens européens. On escompte un million de signatures», explique le cancérologue Dominique Belpomme, fondateur de l'Artac (1), à l'origine du colloque. Cet «appel de Paris» sera présenté en juin à Budapest lors de la conférence européenne de l'Organisation mondiale de la santé, où chaque pays doit présenter ses avancées en santé environnementale. Lanterne rouge, la France y dévoilera son plan national.
Remis en févr