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Libération

Pollution: l'appel du 7 mai 2004

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publié le 8 mai 2004 à 0h32

Il y a des cancers évitables. C'est cette conviction qui anime les quelque 80 scientifiques, juristes, et philosophes qui ont appelé, vendredi à Paris, les pouvoirs publics nationaux, européens et l'ONU à combattre la pollution chimique et les maladies liées à l'environnement. Ces scientifiques de renom (Jean-Pierre Changeux, Yves Coppens, Boris Cyrulnik, Jean Dausset, François Jacob, Luc Montagnier), environnementalistes (Jean-Marie Pelt, Nicolas Hulot, Corinne Lepage), ou intellectuels (Jean-Pierre Vernant, Jean-Claude Guillebaud), s'accordent pour déclarer que «la pollution chimique constitue une menace grave pour l'enfant et la survie de l'Homme».

Leur cri d'alerte, lancé lors d'un colloque à l'Unesco, est fondé sur le constat de la progression inexpliquée de certaines maladies (lire ci-contre). Ils s'inquiètent ainsi de la hausse considérable des cancers sans liens avec le tabagisme, notamment en France, mais aussi des cancers de l'enfant (+ 0,8 % par an en Europe), de l'explosion de l'asthme (un enfant sur sept est asthmatique en Europe), probablement liée à la pollution de l'air, et des stérilités (15 % des couples sont stériles en Europe).

L'appel de Paris demande en substance aux autorités publiques d'appliquer le principe de précaution. Il prône l'interdiction de produits «dont le caractère cancérogène, mutagène ou toxique pour la reproduction est certain ou probable chez l'homme» ; la suppression ou la réduction de «l'émission de substances polluantes toxiques et de