Vienne, correspondance.
L'élargissement de l'Europe ne risque-t-il pas d'aggraver la pollution du Danube ? Oui, mais il peut aussi la réduire. Tel est le bilan paradoxal que vient de tirer la Commission internationale pour la protection du Danube, l'IPCDR, une organisation onusienne ayant son siège à Vienne.
«Nous devons faire attention à ne pas retomber dans les niveaux de pollution d'avant la chute du rideau de fer», a ainsi prévenu, il y a peu, Philipp Weller, le président de l'IPCDR. Depuis les années 90, beaucoup d'usines très polluantes de l'ancien bloc communiste ont été arrêtées. Or la reprise de l'activité industrielle attendue avec l'élargissement pourrait avoir des conséquences néfastes sur l'environnement. On se souvient de la catastrophe écologique causée à Baia Mare, en Roumanie, où, le 30 janvier 2000, une usine avait déversé dans des affluents du Danube 100 000 m3 de cyanure utilisé dans l'industrie minière. Conséquence : toute vie avait disparu dans les rivières Tisza et Szamos, jusqu'à la région de Tokaj. Des centaines de tonnes de poissons avaient péri.
Echange. Pour éviter qu'à l'avenir de telles catastrophes se reproduisent, un plan de «gestion du bassin du fleuve» a été mis en place. Outre un meilleur échange d'informations, la coordination a été améliorée : le plan définit par exemple la quantité d'eau qu'une région a le droit d'utiliser et pour quel usage. Le Danube, deuxième fleuve d'Europe par sa longueur, qui traverse neuf Etats européens depuis sa so