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Libération

Les biotechnologies, une piste pour nourrir le tiers monde

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Dans son rapport annuel, la FAO défend avec prudence la recherche génétique en matière agricole.
publié le 18 mai 2004 à 0h40

«Fiat panis.» Afin que cette devise («que le pain soit») de l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) devienne un jour réalité pour les 800 millions de ventres creux que compte le monde, l'agence de l'ONU persiste et signe. Dans son rapport annuel sur la sécurité alimentaire, la FAO affirme que «les biotechnologies offrent un grand potentiel pour l'agriculture des pays en développement, même si ce n'est pas une panacée». Il ne s'agit pas pour la FAO de soutenir l'idée selon laquelle les cultures issues de la biotechnologie doivent être transférées dans les pays du Sud, là où malnutrition et famine sévissent. Hier au siège de la FAO à Rome, Hartwig De Haen, directeur général adjoint de l'organisation, s'est défendu de vouloir donner un blanc-seing aux cultures transgéniques : «Ce n'est pas un feu vert, nous ne voulons pas dire que les biotechnologies peuvent résoudre tous les problèmes. Elles peuvent en résoudre certains.»

La FAO note que les gros investissements réalisés dans ce domaine proviennent surtout du secteur privé, pour augmenter la résistance aux insectes et la tolérance aux herbicides de quatre cultures : coton, maïs, colza et soja. «Mais si nous voulons nous donner une chance de relever le défi des trente prochaines années, à savoir une agriculture qui devra nourrir 2 milliards de personnes en plus tout en répondant aux besoins alimentaires des plus démunis, nous devons favoriser dès aujourd'hui une certaine recherche génétique», estime Louise Fres