Genève de notre correspondant
A la tête d'une petite unité, le Dr François-Xavier Meslin est le coordinateur, à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), de la lutte contre les maladies humaines d'origine animale, appelées zoonoses. Il dresse un tableau sans complaisance du développement de ces maladies au moment où l'assemblée générale de l'OMS se réunit pour sa 57e session.
Sras (1), Ebola, grippe du poulet... on parle de plus en plus de ces maladies animales transmissibles à l'homme. Est-ce vraiment nouveau ?
Depuis des milliers d'années, des maladies animales sont transmises à l'homme. Le cas le plus célèbre est celui de la rage, transmise par les morsures d'animaux infectés. En 1949, lorsque l'OMS a été créée, une petite unité de santé publique a été chargée du sujet. C'est vrai que depuis une quinzaine d'années, ces maladies se sont multipliées et l'opinion publique, comme les politiques, a commencé à prendre conscience du problème. Le basculement s'est produit au début des années 90, lorsque l'on a soupçonné la maladie de la vache folle de pouvoir passer de l'animal à l'homme. Nous en avons eu la confirmation en 1996.
Connaît-on enfin l'origine du Sras ? De la vache folle ? De la grippe du poulet ? Du virus Ebola ?
Pour les scientifiques, une partie du problème consiste à identifier l'animal réservoir, celui qui est porteur du virus. En ce qui concerne le Sras, nous n'avons que des hypothèses. C'est la civette qui l'aurait transmise à un chien sauvage, le viverrin. A moin