Du nouveau au rayon des futurs OGM : un maïs capable de tolérer des quantités de glyphosate (la molécule active de l'herbicide universel Roundup) six fois supérieures à celles utilisées en temps normaux. C'est ce qu'a réussi à obtenir une équipe associant trois laboratoires de recherche privés : deux start-up de biotechnologie (Verdia et Maxigen) et la société américaine Pioneer Hi-Bred, n° 1 mondial des semences. Les performances commerciales de ce maïs hypertolérant au glyphosate font d'ores et déjà l'objet d'évaluations en champ, aux Etats-Unis, précisent les chercheurs qui exposent leur méthode originale d'obtention de cette plante, aujourd'hui, dans la revue Science.
Innovation. Au lendemain de la levée du moratoire sur les OGM en vigueur depuis cinq ans en Europe, cette annonce ne manquera pas d'attiser la polémique sur l'asservissement de la recherche en biotechnologies végétales aux seuls intérêts des industries agrochimiques. Il y a quelques jours, la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation) soulignait que des agricultures frustres devaient pouvoir bénéficier des progrès de la recherche sur les OGM (Libération du 18 mai). Ce maïs tolérant à de très fortes quantités d'herbicide est, assurément, aux antipodes de cet horizon-là. La recherche qui a conduit à sa mise au point se situe clairement, comme le relève un commentaire de Science, dans le cadre de la compétition engagée pour le commerce du glyphosate et des semences modifiées pour lui résister.
En e