Genève, de notre correspondant.
Il y a eu des escarmouches, des tirs croisés de l'industrie agroalimentaire américaine et des pays producteurs de sucre, des manoeuvres de certaines ONG, mais la guerre de la malbouffe n'aura pas lieu cette fois-ci entre les représentants des 192 pays réunis cette semaine à Genève pour la 57e assemblée générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Objet de tous les débats, un rapport de l'OMS, «Stratégie mondiale pour l'alimentation, l'exercice physique et la santé», qui vise à lutter contre l'une des toutes premières causes de mortalité planétaire. Un thème aux enjeux économiques faramineux, aussi bien dans les pays riches que chez les producteurs de sucre, comme le Brésil, Cuba et l'île Maurice.
Planétaire. L'OMS estime que 60 % des 56 millions de décès annuels viennent de maladies chroniques (cardio-vasculaires, diabètes, cancers). Les causes? L'hypertension, l'hypercholestérolémie, une trop faible consommation de fruits et légumes, l'obésité, la sédentarité et le tabagisme, affirme le rapport, qui souligne que «cinq de ces facteurs de risque sont liés à l'alimentation et à l'exercice physique». Conclusion logique : la malbouffe tue. Et pas seulement en Occident, où le nombre d'obèses a explosé il a triplé en l'espace de vingt ans aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. L'évolution est la même dans les pays pauvres, y compris au sein des couches les plus défavorisées, note Jane Voûte, présidente de la Fédération mondiale des maladies