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Libération

Le Brésil à l'abordage des biopirates

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publié le 25 mai 2004 à 0h46

São Paulo de notre correspondante

Dépositaire de la plus grande part de la biodiversité mondiale, le Brésil, et en particulier l'Amazonie, l'écosystème le plus diversifié de la terre, reste la cible de la biopiraterie : des universités ou des entreprises, le plus souvent des pays du Nord, profitent du savoir des communautés locales pour mettre au point des médicaments et d'autres produits qu'elles vont ensuite breveter. Constatant le peu d'effet de la convention sur la diversité biologique (CDB), adoptée à Rio en 1992, la ministre de l'Environnement du Brésil tente de durcir les lois.

Prison. La convention de Rio a établi la souveraineté des Etats sur leurs ressources biologiques, tenues jusqu'alors pour un patrimoine mondial, et le partage équitable des bénéfices de l'exploitation de ces ressources. Jugeant que la loi brésilienne réglementant l'accès à ce patrimoine est très précaire, notamment parce qu'elle ne punit pas de prison les «biopirates», l'ex-militante écologiste Marina Silva, devenue ministre de l'Environnement, a décidé de faire adopter un texte plus restrictif, et plus à même de garantir le droit des communautés à des contreparties financières pour l'exploitation de leur savoir. Le texte, qui prévoit que les ONG siègent au conseil chargé de son application, se heurte à l'opposition de trois ministères (Industrie, Agriculture, Science et technologie), qui le jugent trop contraignant pour l'industrie.

Chez les défenseurs de l'environnement, on souligne la difficult