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Libération

L'Egypte sauve ce qu'elle peut

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publié le 28 mai 2004 à 0h49

(au Caire)

A la pointe sud du Sinaï, la mangrove n'occupe plus que quelques centaines de mètres. Sur la côte occidentale de la mer Rouge, en revanche, elle couvre encore plus d'une dizaine de kilomètres de littoral ; c'est la plus grande forêt naturelle d'Egypte. Près de la station balnéaire de Safaga, cet écosystème fragile abrite quantité d'espèces poissonneuses, de mollusques, de crustacés et même une rare colonie de dugongs, d'énormes veaux marins en voie d'extinction. D'où l'inquiétude du ministère égyptien de l'Environnement. Victimes d'une véritable frénésie touristique, les côtes de la mer Rouge sont la proie du béton et des vacanciers. Des dangers pour la mangrove, qui doit aussi supporter un surcroît de pollution. Encouragée par l'Organisation internationale des bois tropicaux, l'Egypte tente de sauvegarder la forêt littorale. Essentiellement financé par le gouvernement japonais, ce projet de 365 000 euros s'attache à densifier la mangrove existante. Pour sensibiliser les Egyptiens, une centaine d'étudiants ont été invités à planter de petits palétuviers. Une action qui se complète d'une campagne d'information des populations locales, à commencer par les Bédouins, qui utilisent la mangrove pour nourrir les dromadaires, friands de ses feuilles charnues. Mais ce n'est qu'une goutte d'eau dans l'immensité des problèmes environnementaux en mer Rouge. L'urbanisation sauvage a conduit à dynamiter des récifs coralliens pour créer des plages. Quant à l'augmentation inconsid