Menu
Libération

L'énergie verte cantonnée à la maison

Article réservé aux abonnés
publié le 29 mai 2004 à 0h50

L'électricité, c'est nucléaire, les énergies renouvelables, c'est pour la chaleur. Le projet de loi d'orientation sur l'énergie, dont l'examen s'est achevé jeudi à l'Assemblée nationale, maintient la France dans les rails posés dans les années 70. Professionnels de l'énergie «verte» et écologistes tempêtent, les experts sont déçus.

Subvention. «Je m'attendais à ce choix du réacteur nucléaire EPR, que je ne conteste pas, explique Yves-Bruno Civel, directeur général de l'Observatoire des énergies renouvelables. Mais j'attendais aussi des mesures solides pour l'éolien. Je ne m'explique pas ce blocage lourd qui provient plus des rouages d'un état centralisateur que des 2 % d'opposants aux éoliennes.» Alors que Nicolas Sarkozy a annoncé vendredi que l'Etat apportera 500 millions d'euros à EDF ­ une subvention au nucléaire selon les écologistes ­, Yves-Bruno Civel «ne [s']explique pas pourquoi on ne peut débloquer de fonds pour l'éolien». Pour lui, la France pourra d'autant moins respecter ses engagements européens de 21 % d'électricité d'origine renouvelable en 2010 que «la prochaine loi sur l'eau entraînera une baisse de production des barrages».

Le texte ratisse large. Et loi d'orientation oblige, le flou domine. C'est le cas en matière de transport. La France privilégiera les transports collectifs en zone urbaine, favorisera les infrastructures de transport ferroviaire et développera le transport fluvial. Rien, cependant, ne vient préciser cet engagement, ni aucune mesure fiscal