Strasbourg, de notre correspondant.
C'est un Samu dont le taux d'activité est faible : pas plus d'une dizaine d'interventions pour 120 appels depuis son inauguration en juin 2003. Mais c'est une structure unique en France. A Strasbourg (Bas-Rhin), la société privée AD Scientifique a mis sur pied un «Samu de l'environnement». Pouvant se déplacer à tout moment, dans un rayon de 100 kilomètres autour de la ville de Strasbourg, sur les lieux d'un accident industriel ou environnemental, une camionnette blanche transformée en laboratoire mobile est capable d'analyser 140 paramètres dans l'eau, l'air ou le sol. Sa mission : détecter et identifier les substances toxiques, les mesurer et communiquer à ses clients ou aux services de secours la marche à suivre pour contrer sans risques leur propagation.
L'idée de ce nouveau service a germé au milieu des années 90, explique le docteur Fariborz Livardjani, toxicologue et enseignant vacataire à l'hôpital civil de Strasbourg. A partir de 1999, ce médecin de 43 ans se rend régulièrement au Kosovo pour des missions humanitaires. C'est pour lui l'occasion de tester la validité du concept grâce à l'aide financière du Comité international de la Croix-Rouge, qui équipe une camionnette d'instruments de mesure essentiellement destinés à vérifier la qualité de l'eau des réseaux de distribution kosovars. «Il était beaucoup plus simple d'agir sur place plutôt que de faire sans cesse des allers-retours entre les lieux de prélèvement et l'hôpital où les