Pour les écologistes, c'est une victoire énorme. L'Islande, l'un des trois principaux pays chasseurs de baleines, va limiter ses prises afin de montrer sa «bonne volonté» à la communauté internationale. Un geste qui n'est pas aussi gratuit qu'il en a l'air. A l'heure où le tourisme écologique devient un vrai marché, le gouvernement islandais a compris qu'il avait tout intérêt à soigner son image «verte». Mardi, le ministère islandais des Pêcheries a indiqué que 25 petits rorquals seulement seraient prélevés en 2004 (ils n'avaient déjà été «que» 36 en 2003), alors que le plan de reprise de la chasse à la baleine adopté l'an dernier par Reykjavik après un moratoire de quatorze ans prévoyait le prélèvement sur deux ans de 500 rorquals !
Internet. C'est que les écologistes de Greenpeace ont mené un vrai travail de terrain, tant auprès des élus que de la population locale, pour démontrer, chiffres à l'appui, que le tourisme baleinier pouvait se révéler bien plus rentable que la chasse à la baleine. Le tourisme est en effet devenu une des principales sources de revenu du pays, l'observation des baleines attirant à elle seule près de 72 000 visiteurs chaque année, ce qui rapporterait 14 millions de dollars tous les ans à l'économie islandaise. Greenpeace a même créé un site spécial qui permet à l'internaute de s'engager à venir passer des vacances en Islande si le pays arrête la chasse à la baleine. Selon l'organisation écologique, 53 186 signatures auraient déjà été recueillies