Mangochi (Malawi), envoyée spéciale.
Tous les habitants du Malawi s'en plaignent. Des coupures d'électricité plongeant le pays dans l'obscurité plusieurs fois par semaine, «quelquefois tous les jours, on ne sait pas quand ça peut arriver», dit cette habitante de Mangochi, bourgade sur la Shire River au centre du Malawi. Peu savent que ces coupures sont générées par... une jacinthe d'eau.
Cette plante, qui peut atteindre jusqu'à un mètre de haut, aurait été introduite par les bateaux remontant le Zambèze et drainant des plantes sur leur coque, il y a plus d'un siècle. Les riches arrivants de cette ancienne colonie britannique les utilisaient comme ornement dans les jardins ou les mares de leur «cottage». Les problèmes sont apparus au début des années 90, dans la partie sud du fleuve Shire, un affluent du Zambèze qui s'écoule du lac Malawi, troisième d'Afrique par la taille. Aujourd'hui la plante et la végétation qui s'en sert comme support forment des îlots flottants qui menacent les turbines des barrages, entraînant les coupures d'électricité.
Coccinelles. L'invasion des jacinthes semblait pourtant avoir été repoussée à la fin des années 90. Un programme de lutte contre la plante originaire du Brésil, avait été financé par DFID, l'agence de développement britannique, à l'aide de petites coccinelles noires acheminées du Brésil par avion. «La coccinelle mange les feuilles vertes de la jacinthe et entraîne sa mort lente, ensuite elle pourrit dans l'eau. Pas besoin d'utiliser de dé