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Libération

Poutine s'éloigne de la ligne américaine

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La Russie devient, au moins dans les textes, l'un des pays les moins répressifs d'Europe.
publié le 8 juin 2004 à 0h57

En matière de drogues, chacun n'est pas maître chez soi. En ratifiant les conventions de l'ONU, les pays membres s'engagent à ne légaliser aucune substance classée, chacun restant libre de fixer la nature des sanctions. «La nouvelle politique russe respecte les conventions, admet Tony White, ancien haut responsable de la lutte antidrogue à l'ONU, mais elle sera mal accueillie par les agences des Nations unies, qui soutiennent toujours servilement la guerre américaine à la drogue.»

Et de ce point de vue le soldat Poutine, réputé il y a deux mois encore pour sa fermeté, semble bon pour la cour martiale. Car, s'il est trop tôt pour évaluer les mesures annoncées, elles traduisent, au minimum, une certaine volonté de changement. «Pour combattre la menace de la drogue, les stratégies agressives ne suffisent pas», déclarait le président russe fin mars. Pour le Conseil de Senlis, groupe international de réflexion sur les drogues, «cet éloignement de la guerre américaine à la drogue est un signe encourageant, même s'il est loin d'être suffisant».

«Moscou se rapproche du modèle européen, qui considère que l'emprisonnement n'est pas une réponse adaptée à l'usage de drogue», poursuit Yann Bisiou, du conseil scientifique de l'Office européen des drogues et toxicomanies. Ainsi, en pratique, la plupart des pays européens ne poursuivent plus les usagers pour possession de petites quantités de drogues (particulièrement les Pays-Bas, qui autorisent jusqu'à cinq grammes de cannabis). Reste que l