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Libération
Interview

«On peut être écolo sans être passéiste»

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publié le 14 juin 2004 à 1h03

Deux semaines après avoir annoncé son départ de Greenpeace, Michèle Rivasi nous a reçus chez elle, dans sa ville de Valence, pour nous expliquer les raisons qui l'ont poussée à écourter sa mission à la tête de l'organisation écologique. Pas amère, juste «déçue». Et pleine de projets.

Vous venez de quitter la direction générale de Greenpeace France après neuf mois d'activité seulement. Que s'est-il passé ?

Mon objectif, moi qui avais des compétences dans les domaines politique, scientifique et associatif, était de développer Greenpeace, de l'ouvrir davantage à la société civile, et d'augmenter le nombre d'adhérents. Je voulais faire plus de lobbying politique, en offrant par exemple davantage de stages de formation à la défense de l'environnement aux décideurs politiques et économiques. C'est très important car les députés et les cadres des partis ne sont pas assez formés sur ces questions, ils n'ont que les infos des lobbies. Je pensais aussi qu'il était temps de changer l'image de Greenpeace, de faire plus de communication institutionnelle. Montrer par exemple que l'organisation ne reçoit aucun argent de l'Etat, ni des entreprises. Son indépendance, c'est son plus gros atout, c'est ça qu'il faut vendre. J'estimais enfin qu'il était important de fonctionner sur deux approches : confrontation, mais aussi proposition. Histoire de ne pas être toujours dans le négatif. Par exemple, sur la campagne «océans», il y a un moment où il faut travailler avec les pêcheurs, même si ce n'est