Les paysages y sont sublimes : glaciers, torrents, chutes d'eau, ciels tourmentés. C'est à l'est de l'Islande, dans l'un des plus grands espaces sauvages d'Europe. D'ici 2007, 57 km2 de terres seront submergées, car le gouvernement islandais y prévoit un barrage gigantesque. Le projet a suscité une énorme polémique, divisant le pays. En vain, semble-t-il. Les travaux ont commencé.
Situé dans une zone inhabitée du Vatnajökull, le plus grand glacier d'Europe, le barrage va alimenter une usine d'aluminium du groupe américain Alcoa, qui produira 322 000 tonnes par an. C'est que dans cette île de 290 000 habitants, toute la population est concentrée à l'ouest et dans la capitale Reykjavik. L'Est ne compte que 12 000 habitants, vivant exclusivement de la pêche. Les villages se dépeuplent et les maires rêvent de développement économique. Hjalmar Arnason, député fervent défenseur du barrage, y voit la seule solution d'avenir pour le pays : «Nous allons créer des emplois dans cette région. Par ailleurs, notre pays regorge de sources d'énergies, nous permettons à d'autres pays du monde d'en utiliser. C'est notre contribution.»
Dans ce pays où la nature est la principale distraction, les associations écologistes se sont battues bec et ongles pour faire échec à la construction. Mais le projet a été voté. Les associations continuent à déposer des recours en justice traquant la moindre irrégularité. Selon Arni Finsonn, responsable d'Inca, principale association écologiste du pays, «c'est to