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Libération

Quand la solidarité investit le pavé

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publié le 18 juin 2004 à 1h06

Les organisations non gouvernementales (ONG) prennent la rue. Une petite révolution. Coup sur coup, associations humanitaires, d'Action contre la faim (ACF) à Médecins sans frontières (MSF), en passant par Handicap international, de lutte contre le sida (Aides, Sidaction) ou de solidarité (Secours catholique, SOS Sahel, Care), testent la collecte de fonds sur le pavé. Un modèle importé des pays anglo-saxons («face to face» ou «street fund raising», lire ci-dessous). Les grandes villes françaises vont de plus en plus être sillonnées par des équipes de recruteurs. Leur objectif est simple : tenter de convaincre le passant de s'engager aux côtés d'une ONG via un prélèvement automatique mensualisé. De 10 euros en moyenne. Plus étonnant, les petites annonces de recrutement de «collecteurs» renvoient souvent au même numéro de téléphone, celui d'une association, ONG-Conseil, qui tente de coordonner l'occupation des trottoirs.

MSF s'est lancé dans la rue en septembre 2003, Handicap international teste l'idée cette semaine, ACF s'y colle en juillet (1). Leitmotiv: trouver de l'argent face à l'assèchement des subventions publiques, diversifier les modes de collectes, rajeunir aussi le profil des donateurs. Pourquoi une ruée aussi tardive sur une idée aussi basique ? Parce que «ce moyen de collecter des fonds est efficace, et moins cher que le publipostage», explique Franck Hourdeau, directeur de la communication et du développement d'ACF. D'autant que le démarchage par téléphone (télém