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Libération

Fin de l'atome : l'Espagne temporise

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publié le 19 juin 2004 à 1h07

A Madrid,

Pendant que la France confirme le rôle du nucléaire, l'Espagne envisage d'en sortir progressivement. «En matière d'énergie, je me bornerai à indiquer notre volonté de développer les énergies alternatives qui permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre, conformément au protocole de Kyoto, et l'abandon progressif de l'énergie d'origine nucléaire», a affirmé le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, le 15 avril, lors de son discours d'investiture.

Si Zapatero a tracé la direction en reprenant une de ses promesses électorales, il s'est bien gardé de fixer un calendrier dans un pays où près de 65 % de l'électricité sont nucléaires. A court terme au moins, la promesse relève du voeu pieu. José Montilla, ministre de l'Industrie, du Tourisme et du Commerce, a rappelé la semaine dernière la «défense sans réserve du protocole de Kyoto» sans piper mot du nucléaire, alors que, selon l'Espagnole Loyola de Palacio, Européenne chargée des Transports et de l'Energie (proche du Parti populaire), «il est impossible de respecter le protocole de Kyoto en renonçant au nucléaire».

L'Espagne est en avance en matière d'énergie renouvelable ; les éoliennes fournissant déjà 5 % de la consommation. Mais les grands électriciens espagnols (Endesa, Union Fenosa, Iberdrola, Gas Natural), engagés dans des investissements à long terme en Espagne, en Amérique latine et dans les pays de l'Est, ne peuvent à la fois réduire leurs émissions de CO2, se passer du n