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Libération

Un jeûne pour alimenter le courant anti-EPR

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Nucléaire. A partir de lundi, trois militants cesseront de se nourrir pour réclamer l'abandon du nouveau réacteur et sensibiliser l'opinion.
publié le 19 juin 2004 à 1h07
(mis à jour le 19 juin 2004 à 1h07)

Le clin d'oeil est cruel. Alors que trois militants antinucléaires se préparent à entamer, lundi, un jeûne «indéterminé» pour réclamer l'abandon du projet de réacteur nucléaire EPR et la réorientation des budgets vers les énergies renouvelables, la direction d'EDF engagera mardi «le processus de consultation» pour déterminer le site de construction du démonstrateur de l'EPR. Une façon de montrer le peu de cas qu'elle fait ­ et le gouvernement avec elle ­ des critiques qui se sont élevées dans la classe politique et chez certains experts contre ce réacteur censé faire la jonction entre les réacteurs vieillissants du parc actuel et ceux de la génération future, attendus en 2030. Une façon surtout de montrer que tout est bouclé et que rien n'entamera la détermination des pouvoirs publics à lancer l'EPR.

Temporiser. Soutenus par des associations écologistes (Agir pour l'environnement, Les Amis de la terre, Sortir du nucléaire, Greenpeace) et par les Verts, les trois futurs jeûneurs sont malgré tout décidés à aller jusqu'au bout de leur combat (1). Ce ne sont ni des fous furieux, ni des doux rêveurs. Si l'abandon de l'EPR fait partie de leurs revendications, ils savent qu'ils ne parviendront pas à eux seuls à l'obtenir. Mais ils espèrent provoquer dans l'opinion une prise de conscience qui poussera le gouvernement à temporiser. Jusqu'en... 2007. A cette date, une nouvelle majorité en France ou de nouvelles directives en Europe pourraient, espèrent-ils, retoquer le