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Libération
Interview

«Les Américains s'inquiètent, mais Bush ne bouge pas»

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publié le 23 juin 2004 à 1h10

New York, de notre correspondant.

Professeur à l'université de Princeton (Etats-Unis), Michael Oppenheimer s'est alarmé, lors d'une conférence de l'Association américaine pour l'avancement de la science, du refus de l'administration Bush de faire face aux conséquences des changements climatiques.

Vous avez lancé un nouveau cri d'alarme sur le réchauffement de la planète. Mais l'administration Bush ne semble pas prête à agir...

Elle a pourtant sa propre équipe de scientifiques et le vice-président, Dick Cheney, a recueilli des avis de la communauté scientifique au début de son mandat. Il ne s'agit donc pas d'un manque d'information : on a plutôt l'impression que le Président n'est pas prêt à faire quoi que ce soit face au réchauffement du climat. Avant d'être à Washington, cette administration était déjà en contact avec les compagnies d'énergie. Et, depuis, elle a montré une forte «sensibilité» aux demandes de ce secteur... qui a tout intérêt à ce que rien ne bouge. Certains disent même que les larges contributions financières de l'industrie de l'énergie à la campagne de Bush n'ont pas été faites par hasard. En outre, cette administration a décidé de ne pas coopérer avec les autres nations. Or, sur un sujet comme le climat, il faut une coordination internationale. Mais une partie de l'électorat conservateur est hostile aux grands accords internationaux. Bush n'a donc aucun intérêt à s'opposer à l'extrême droite de son parti.

Les scientifiques du gouvernement sous-estiment-ils le